Sorti en 2004, Le convoyeur est un film assez peu connu, trop peu connu. J'ai même constaté qu'il était parfois confondu avec une autre production, Le transporteur, qui sort des studios de Luc Besson et qui n'est rien de plus qu'un film d'action sans âme destiné à remplir au maximum les salles obscures. Cette confusion est peut-être aussi due au fait que dans ces deux mises en scène, on retrouve l'acteur François Berléand en second rôle. La comparaison s'arrête là tant les deux univers sont très différents.
Le convoyeur, réalisé par Nicolas Boukhrief, est ce qu'on peut appeler une série B qui puise son inspiration dans ce qu'on appelle "le cinéma de genre" où l'on reconnait d'emblée certaines règles même si elles ne sont pas forcément écrites ainsi que certaines figures de style. Ici, il s'agit du polar noir mâtiné de considérations sociales. Alexandre Demarre (Albert Dupontel) est embauché par Vigilante, une société de transports de fonds en pleine crise après trois violents braquages et sur le point de passer prochainement sous le contrôle d'une société américaine, ce qui signifie réductions de personnels et de budget.
Très vite, on s'aperçoit que le personnage de Dupontel poursuit une autre motivation que celle de gagner sa vie comme il le peut. Mais laquelle ? Plusieurs hypothèses sont une à une suggérées : policier ? Journaliste ? braqueur ? Espion pour le repreneur américain ? Autre ? Pourquoi, une fois sa journée de travail finie, Alexandre Demarre passe t-il son temps dans cette chambre d'hôtel à côté du siège de Vigilante à établir, entre deux crises d'épilepsie, des fiches sur ses collègues, à limer les balles de son revolver, à rassembler des documents sur les attaques de fourgons blindés ? C'est rempli de ces interrogations que l'on suit l'intrigue dans un univers assez glauque où le personnel est de toute évidence au bord de la rupture psychologique et lutte contre la dépression en se bourrant de psychotropes légaux et illégaux.
Le casting est irréprochable. En tête, Albert Dupontel impose dès les premières minutes son charisme et son intrigante présence. Il est quand même impressionnant ce gars là. Quelle que soit la qualité du film, le rôle qu'il joue (simple d'esprit, médecin, écrivain en mal d'inspiration, président de la République, militaire dans un camp en pleine guerre d'Algérie, cancer (!)) il est toujours crédible. C'est certainement l'un des acteurs-réalisateurs français dont j'admire le plus le travail.
Pour les personnages de l’œuvre dont il est question ici, du syndicaliste soucieux des conditions de travail (Gilles Gaston-Dreyfus) à l'ancien militaire tête brûlée (François Berléand) en passant par le vieux de la vieille complètement désabusé (Philippe Laudenbach), ils représentent plus ou moins des archétypes mais aucun ne tombe dans la caricature. C'est aussi l'une des premières apparitions au cinéma de Jean Dujardin après sa période un gars une fille.
Pour les personnages de l’œuvre dont il est question ici, du syndicaliste soucieux des conditions de travail (Gilles Gaston-Dreyfus) à l'ancien militaire tête brûlée (François Berléand) en passant par le vieux de la vieille complètement désabusé (Philippe Laudenbach), ils représentent plus ou moins des archétypes mais aucun ne tombe dans la caricature. C'est aussi l'une des premières apparitions au cinéma de Jean Dujardin après sa période un gars une fille.
Fort d'une mise en scène solide, c'est avec plaisir que j'ai revu dernièrement Le convoyeur sur le DVD que j'avais acheté dès sa sortie, le film m'ayant fait forte impression au cinéma. A ma connaissance, c'est le seul film qui se déroule dans le monde des convoyeurs de fonds, ce qui lui donne donc en plus une originalité indéniable.
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