Le 31 juillet dernier est sorti Texas chainsaw 3D. Contrairement à ce que je pensais, il ne s'agit pas d'un remake comme récemment pour les classiques de l'horreur The evil dead ou Maniac. Il s'agirait en réalité d'une suite. Dans la série Tronçonneuse, on compte désormais sept films. Il y a donc le film original de Tobe Hooper qui a lui même livré la première suite en 1986, The Texas chainsaw massacre part 2. Quatre ans plus tard, Jeff Burr met en scène Leatherface : The Texas chainsaw massacre 3 puis c'est au tour de Kim Henkel, le producteur et scénariste des deux premiers de livrer Texas chainsaw massacre : The next generation en 1994. En 2003, Marcus Nispel réalise un remake du film de Tobe Hooper et en 2006, Jonathan Liebesman est chargé de la suite du remake qui se déroule en fait avant les événements du remake. Vous suivez toujours ? Parce que le nouvel épisode qui vient de sortir en 3D est une suite directe au premier film, celui de Tobe Hooper.
En vérité, il faut se lever de bonne heure pour trouver une logique entre tous ces films. Si la première suite peut effectivement se raccrocher sans trop de problème au film original, l'ambiance n'en est pas moins nettement différente. D'un premier opus glauque, malsain et extrêmement brutal, on passe à une ambiance gore et ironique à la limite du second degré. Dans les films qui suivront, chaque famille Tronçonneuse sera différente, le seul élément constant étant Leatherface, l'attardé mental au masque de peau humaine qui manie la tronçonneuse.
On peut aussi chercher la qualité. Si les deux longs métrages de Tobe Hooper ont gardé chacun dans leur style jusqu'à aujourd'hui leur efficacité, on ne peut pas en dire autant des autres films. Dans les troisième et quatrième films, on peut y voir des acteurs cachetonner en attendant de connaitre une gloire future. Dans Leatherface : The Texas chainsaw massacre 3, qui ne provoque qu'un ennui presque profond, on y trouve un Viggo_Mortensen qui n'était pas encore devenu le Aragorn du Lord of the Rings de Peter Jackson. Dans Texas chainsaw massacre : The next generation, un affreux navet, son seul intérêt est de pouvoir admirer une Renée Zellweger qui n'était pas encore devenue Bridget Jones et un Matthew McConaughey qui n'avait pas encore tourné pour Steven Spielberg (Amistad).
Ce qui frappe aujourd'hui (si je puis dire), c'est l'absence totale d'éléments ludiques, ces éléments qui ont envahi une grande partie des productions horrifiques depuis plusieurs années. La série Saw par exemple : Sept films parmi les plus graphiquement violents de ces dernières années. Dans chacun d'eux, on assiste à l'enfermement de plusieurs personnages qui doivent se sortir de pièges divers et variés et surtout sadiques et cruels ; Malgré de terrifiantes ambiances, il y a cette dimension ludique pour le spectateur, celle de découvrir des pièges de plus en plus élaborés. On peut aussi penser à House of the 1000 corpses de Rob Zombie. Lorgnant ouvertement du côté de The Texas chain saw massacre, il n'en demeure pas moins que l'ambiance fait preuve d'un second degré flagrant et d'un constant humour noir.
Rien de tout cela dans The Texas chain saw massacre. Lorsque le premier meurtre survient, il n'est pas le résultat d'une machination montée de toutes pièces par un esprit calculateur. Leatherface apparaît, semble surpris de voir un étranger chez lui et abat une masse sur le crâne de la pauvre victime sans aucune raison apparente à ce qu'on vient subitement de voir. La caméra ne cherche pas le "plan qui tue", elle filme de loin. L'effet n'en est que plus troublant.
Paradoxalement, il y a très peu d'effets sanglants. Avec un pareil titre, on pourrait penser du contraire mais la mise en scène de la barbarie de certains passages, de la soudaineté des événements et de la démence qui s'exprime au cours du repas familial de fin remplacent aisément n'importe quel effet sanglant. De plus, un seul personnage est tué avec une tronçonneuse.
A l'époque, certains ont vu le film comme la manifestation de la fin d'une période, celle des années hippies et du flower power des années 60 que la guerre du Vietnam et ses conséquences, les mensonges de l'administration Nixon, le chômage et d'autres sujets de désillusions ont mis à mal. Dans le DVD de Studio Canal, Tobe Hooper affirme : "Je devenais désillusionné comme tous les jeunes de ma génération. Nous voulions changer les choses et Massacre à la tronçonneuse est ainsi devenu une métaphore cinématographique de la conjoncture de l'époque". Amusant de voir que des mêmes faits bien réels aient pu inspirer deux films complètement différents en fonction des périodes où ils ont été mis en scène. En effet, Psycho et The Texas chain saw massacre s'inspirent du tueur nécrophile Edward Theodore Gein.
Les années 90 fut une période de traversée du désert pour le cinéma d'horreur. Je me demande souvent s'il y a une signification du même acabit à donner au renouveau du cinéma horrifique depuis le début des années 2000.
Ce qui frappe aujourd'hui (si je puis dire), c'est l'absence totale d'éléments ludiques, ces éléments qui ont envahi une grande partie des productions horrifiques depuis plusieurs années. La série Saw par exemple : Sept films parmi les plus graphiquement violents de ces dernières années. Dans chacun d'eux, on assiste à l'enfermement de plusieurs personnages qui doivent se sortir de pièges divers et variés et surtout sadiques et cruels ; Malgré de terrifiantes ambiances, il y a cette dimension ludique pour le spectateur, celle de découvrir des pièges de plus en plus élaborés. On peut aussi penser à House of the 1000 corpses de Rob Zombie. Lorgnant ouvertement du côté de The Texas chain saw massacre, il n'en demeure pas moins que l'ambiance fait preuve d'un second degré flagrant et d'un constant humour noir.
Rien de tout cela dans The Texas chain saw massacre. Lorsque le premier meurtre survient, il n'est pas le résultat d'une machination montée de toutes pièces par un esprit calculateur. Leatherface apparaît, semble surpris de voir un étranger chez lui et abat une masse sur le crâne de la pauvre victime sans aucune raison apparente à ce qu'on vient subitement de voir. La caméra ne cherche pas le "plan qui tue", elle filme de loin. L'effet n'en est que plus troublant.
Paradoxalement, il y a très peu d'effets sanglants. Avec un pareil titre, on pourrait penser du contraire mais la mise en scène de la barbarie de certains passages, de la soudaineté des événements et de la démence qui s'exprime au cours du repas familial de fin remplacent aisément n'importe quel effet sanglant. De plus, un seul personnage est tué avec une tronçonneuse.
A l'époque, certains ont vu le film comme la manifestation de la fin d'une période, celle des années hippies et du flower power des années 60 que la guerre du Vietnam et ses conséquences, les mensonges de l'administration Nixon, le chômage et d'autres sujets de désillusions ont mis à mal. Dans le DVD de Studio Canal, Tobe Hooper affirme : "Je devenais désillusionné comme tous les jeunes de ma génération. Nous voulions changer les choses et Massacre à la tronçonneuse est ainsi devenu une métaphore cinématographique de la conjoncture de l'époque". Amusant de voir que des mêmes faits bien réels aient pu inspirer deux films complètement différents en fonction des périodes où ils ont été mis en scène. En effet, Psycho et The Texas chain saw massacre s'inspirent du tueur nécrophile Edward Theodore Gein.
Les années 90 fut une période de traversée du désert pour le cinéma d'horreur. Je me demande souvent s'il y a une signification du même acabit à donner au renouveau du cinéma horrifique depuis le début des années 2000.
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