Durango est retenu dans une prison du Texas au début de Sierra sauvage où il attend d'être pendu. Un marché lui est imposé par des représentants de l’État texan : il obtiendra l'immunité s'il retrouve et ramène Amos (cf. le tome précédent), toujours en cavale au Mexique. Évidemment, Durango sera étroitement encadré par des marshalls au cours de cette "mission".
Ce cinquième album est donc la suite directe de "Amos" pour une trilogie qui s'achèvera avec l'album suivant, Le destin d'un desperado. Alors que le personnage est avant tout inspiré de celui joué par Jean-Louis Trintignant dans Il grande silenzio, c'est la voix française de Clint Eastwood qu'il a dans les westerns de Sergio Leone, celle de Jacques Deschamps, qui résonnait dans ma tête quand le pistolero parlait dans cette aventure. Si les films étrangers se regardent en VO, il existe des exceptions, les westerns italiens en font partie. En effet, les acteurs étant souvent de nationalités différentes (américaine, italienne, espagnole, française et même allemande) et chacun jouant dans leur propre langue avant que la post synchronisation ne soit enregistrée, il n'y a pas de VO à proprement parlé ; et Sergio Leone avait affirmé que les versions françaises de ses westerns étaient les meilleures.
Un passage m'a tout de suite évoqué des scènes "typiques" du western, surtout un italien et un américain. Il s'agit de Per un pugno di dollari et The wild bunch ; mais je suis certain que d'autres westerns utilisent ce même genre de moment. En effet, Durango est amené à employer une mitrailleuse de type Gatling sur des militaires mexicains. Ramon Rodos (Gian Maria Volontè) se sert d'une arme similaire sur des soldats mexicains dans le film de Sergio Leone ; et dans le final ultra violent du chef d’œuvre de Sam Peckinpah, l'un des membres de la bande de Pike Bishop (William Holden) mitraille aussi des militaires mexicains de la même façon.
Avec Sierra sauvage et surtout la trilogie dont il constitue le pivot central, Yves Swolfs fait entrer son personnage dans l'aventure épique où les enjeux ne concernent plus seulement quelques individus mais l'avenir d'une région, en l’occurrence une partie du Mexique (pays mis en avant par beaucoup de westerns au cinéma et dont le point d'orgue est à mes yeux Giù la testa (Il était une fois la révolution) de Sergio Leone).
Le propos se fait également politique. Amos prend conscience du sens révolutionnaire de son action au contact de Max, un allemand acquis au marxisme et venu au Mexique pour goûter concrètement à la révolution.. Son intervention provoquera une scission dans le groupe entre les plus (inutilement) violents influencés par un certain Larenza et les autres qui choisissent de suivre Amos et ses motivations de liberté et de justice.
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