Accéder au contenu principal

Durango - Tome 12 : L'héritière

L'héritière fait directement suite à Colorado, le précédent tome de Durango qui se concluait sur une interrogation quant à la vie du pistolero tombé dans une rivière du haut d'une falaise. Évidemment, Durango est vivant mais créer ce genre de suspense fait partie d'un jeu où tout le monde est complice, les auteurs comme les lecteurs.

Ici, le pistolero fait évader Célia Norton, enfermée dans un asile à l'initiative de son père. Ils entendent bien reprendre le dessus sur ce dernier et Maxwell, le shérif qui sème la terreur sur la ville avec ses adjoints. Parallèlement, les mineurs organisent leur révolte.

Le douzième volet adopte donc un fond politique en mettant en scène le début de conflits sociaux aux États-Unis.

Je n'ai cette fois pas remarqué de références à un western en particulier. Peut-être est-ce du au fait que je n'ai pas une connaissance encyclopédique en la matière mais il est aussi possible qu'Yves Swolfs s'émancipe de ses influences. Cela dit, le sujet de cet album n'aurait pas dépeint dans un western italien. Je pense par exemple à Sergio Sollima dont les trois westerns qu'il a réalisés (La resa dei conti, Faccia a faccia, Corri uomo corri) adoptent clairement des thèmes politiques. Je connais cependant assez mal ces trois films et si je peux adhérer au fond, je n'en aime pas la forme. En effet, ils m'apparaissent mal foutus. Je ne les ai donc vus qu'une seule fois alors que j'ai regardé sans compter tous les Leone et les meilleurs Corbucci.

Mais cette absence de  clin d’œil signifie peut-être également que Swolfs entend maintenant se démarquer volontairement de ses principales influences. De son premier album entièrement inspiré de Il grande silenzio à quelques furtives apparitions de personnages dans Colorado, il est évident qu'il a progressivement développé ses propres scénarios et ses propres personnages avec, néanmoins, une atmosphère western "spaghetti" ou post "spaghetti" (un terme qu'en réalité je n'aime pas car rempli de mépris. S'il s'agissait de productions allemandes, on les appellerait les westerns Kartoffel ? Et françaises ? les westerns fromage ? Camembert ?).

Pour conclure, L'héritière est un opus intéressant et divertissant à lire. Un solide album.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P

Licence to kill (1989) - John Glen

Licence to kill est le premier James Bond que j'ai vu au cinéma. A l'époque, j'avais été un peu déçu, le canevas scénaristique étant similaire à de nombreuses productions cinématographiques des années quatre-vingts, à savoir une histoire de vengeance sur fond de trafic de drogue. Depuis, je l'ai revu à la hausse. En effet, bien qu'il s'agisse pour la première fois d'un titre non issu des écrits de Ian Fleming, il me semble plutôt fidèle à l'esprit du créateur de James Bond. Il s'inspire d'ailleurs d'éléments qui avaient été ignorés dans les précédentes adaptations, en premier lieu la mutilation de Felix Leiter ( David Hedison ), jeté dans la mâchoire d'un requin, événement dramatique qui intervient dans le roman Live and let die mais entièrement ignoré dans sa pitoyable adaptation de 1973 . Dans Licence to kill , Leiter est jeté au requin alors qu'il vient tout juste de se marier. Parallèlement, Della, son épouse, sera t

Casino Royale (1953) - Ian Fleming

Avant propos : la quasi intégralité de cet article a été rédigée avant le week-end James Bond au Touquet . C'est l'organisation de ce week-end qui m'a motivé pour me plonger à nouveau dans les origines de 007 plus de 20 ans après les avoir lu. Il y a quelques similitudes avec les propos de Jacques Layani lors de sa conférence du 8 octobre dernier mais en aucune façon, je n'ai copié ou récupéré ce qu'il a pu dire sur Ian Fleming et James Bond. Je tenais à le préciser afin d'éviter tout malentendu avec celles et ceux qui ont assisté à la conférence ainsi qu'avec Jacques Layani lui même. " L'odeur d'un casino, mélange de fumée et de sueur, devient nauséabonde à trois heures du matin. L'usure nerveuse causée par le jeu - complexe de rapacité, de peur et de tension - devient insupportable ; les sens se réveillent et se révoltent. " C'est par ces mots que commence en 1953 la toute première intrigue de James Bond 007 imaginée par