"Paris, novembre 2005
J'ai fait un rêve tenace, obsédant, qui m'aveuglait encore au milieu de la nuit quand je me suis réveillée en hurlant. J'étais morte. Enfin.
Une dernière réplique sismique, deux ans après ma greffe, avait été fatale à mon cœur d'adoption. Un troisième infarctus et le bon, le big one. On ne peut pas survivre à tout.
Au début de mon rêve, tout semblait plus vrai que vrai. La douleur paralysante dans le torse qui gagne tout le bras jusqu'aux doigts raidis, ce glaive enfoncé brutalement en moi, puis l'affaissement, comme si mon corps fondait, et le trou noir, les sirènes lancinantes qui font frissonner ma peau, comme une succession de crissements de craie.
Puis l'agitation dans le centre de soins intensifs de cardiologie et ces tubes d'un coup plantés partout en moi, ces banderilles translucides piquées dans mon corps encore mouvant. Autour de moi un mur d'écrans, des moniteurs de contrôle de vie. Ça ressemble à une régie de télévision. On tourne quoi aujourd'hui? Ta mort. On ne fera qu'une seule prise."
La mémoire cellulaire...
Ce que ma compagne m'avait rapporté de sa lecture du livre de Charlotte Valandrey il y a environ deux ans m'avait intrigué : la mémoire cellulaire. Voilà bien un thème dont j'ignorais tout, jusqu'à son existence. J'ai fait des recherches sur internet, lu des articles, il y a les convaincus et les sceptiques mais généralement, on arrive sur des sites qui ne m'inspirent pas confiance.
Il y a quelques mois, la lecture de Angor a réactivé ma curiosité pour le sujet. Aussi, j'ai voulu savoir ce que Charlotte Valandrey racontait précisément à ce propos.
L'actrice affirme avoir été en proie à des visions et des cauchemars après sa greffe de cœur. Ce que je comprends de la mémoire cellulaire est que les émotions que nous vivons, les joies et les peines, sont enregistrées dans nos cellules avant d'être transmis au cerveau. Ainsi, ce qu'elle vit correspondrait à ce qu'a vécu le cœur de son donneur dans le corps de ce dernier, principalement l'accident de voiture qui a coûté la vie au donneur.
Voilà un phénomène très étonnant mais il n'y a jusqu'à preuve du contraire, aucune raison de mettre en doute la parole de Charlotte Valandrey. Aidée dans l'écriture par un certain Jean Arcelin, le livre se lit très facilement et le récit explique comment elle a appris le nom du donneur ; plus précisément de la donneuse puisqu'il s'agit d'une femme.
Voici ce qu'écrit Gérard Helft, professeur de cardiologie aux hôpitaux de Paris, en préface : "Le parcours de l'actrice Charlotte Valandrey est véritablement hors du commun et mérite toute notre attention. Malgré ses lourds antécédents médicaux, séropositivité et greffe cardiaque, elle garde une énergie et une vitalité débordantes et communicatives. L'itinéraire de Charlotte Valandrey est exceptionnel, il est un témoignage unique, d'une part, pour les patients cardiaques pour lesquels la seule issue est la greffe cardiaque et, d'autre part, pour tous les soignants confrontés à la maladie."
Un jour peut-être, les avancées scientifiques et médicales apporteront des réponses à ce phénomène de la mémoire cellulaire. Il reste qu'aujourd'hui, je suis persuadé que le corps dispose de ressources qu'il est possible d'exploiter pour peu que l'on s'en donne la peine.
J'ai fait un rêve tenace, obsédant, qui m'aveuglait encore au milieu de la nuit quand je me suis réveillée en hurlant. J'étais morte. Enfin.
Une dernière réplique sismique, deux ans après ma greffe, avait été fatale à mon cœur d'adoption. Un troisième infarctus et le bon, le big one. On ne peut pas survivre à tout.
Au début de mon rêve, tout semblait plus vrai que vrai. La douleur paralysante dans le torse qui gagne tout le bras jusqu'aux doigts raidis, ce glaive enfoncé brutalement en moi, puis l'affaissement, comme si mon corps fondait, et le trou noir, les sirènes lancinantes qui font frissonner ma peau, comme une succession de crissements de craie.
Puis l'agitation dans le centre de soins intensifs de cardiologie et ces tubes d'un coup plantés partout en moi, ces banderilles translucides piquées dans mon corps encore mouvant. Autour de moi un mur d'écrans, des moniteurs de contrôle de vie. Ça ressemble à une régie de télévision. On tourne quoi aujourd'hui? Ta mort. On ne fera qu'une seule prise."
La mémoire cellulaire...
Ce que ma compagne m'avait rapporté de sa lecture du livre de Charlotte Valandrey il y a environ deux ans m'avait intrigué : la mémoire cellulaire. Voilà bien un thème dont j'ignorais tout, jusqu'à son existence. J'ai fait des recherches sur internet, lu des articles, il y a les convaincus et les sceptiques mais généralement, on arrive sur des sites qui ne m'inspirent pas confiance.
Il y a quelques mois, la lecture de Angor a réactivé ma curiosité pour le sujet. Aussi, j'ai voulu savoir ce que Charlotte Valandrey racontait précisément à ce propos.
L'actrice affirme avoir été en proie à des visions et des cauchemars après sa greffe de cœur. Ce que je comprends de la mémoire cellulaire est que les émotions que nous vivons, les joies et les peines, sont enregistrées dans nos cellules avant d'être transmis au cerveau. Ainsi, ce qu'elle vit correspondrait à ce qu'a vécu le cœur de son donneur dans le corps de ce dernier, principalement l'accident de voiture qui a coûté la vie au donneur.
Voilà un phénomène très étonnant mais il n'y a jusqu'à preuve du contraire, aucune raison de mettre en doute la parole de Charlotte Valandrey. Aidée dans l'écriture par un certain Jean Arcelin, le livre se lit très facilement et le récit explique comment elle a appris le nom du donneur ; plus précisément de la donneuse puisqu'il s'agit d'une femme.
Voici ce qu'écrit Gérard Helft, professeur de cardiologie aux hôpitaux de Paris, en préface : "Le parcours de l'actrice Charlotte Valandrey est véritablement hors du commun et mérite toute notre attention. Malgré ses lourds antécédents médicaux, séropositivité et greffe cardiaque, elle garde une énergie et une vitalité débordantes et communicatives. L'itinéraire de Charlotte Valandrey est exceptionnel, il est un témoignage unique, d'une part, pour les patients cardiaques pour lesquels la seule issue est la greffe cardiaque et, d'autre part, pour tous les soignants confrontés à la maladie."
Un jour peut-être, les avancées scientifiques et médicales apporteront des réponses à ce phénomène de la mémoire cellulaire. Il reste qu'aujourd'hui, je suis persuadé que le corps dispose de ressources qu'il est possible d'exploiter pour peu que l'on s'en donne la peine.
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