"Le plaisir d'être surpris.
Voilà l'émotion essentielle.
Marion était assise sur le toit de l'Hôtel-Dieu, l'un des plus anciens hôpitaux de Paris. Il faisait un peu froid, et elle regardait la neige tomber sur la capitale.
En bas, les lumières de Noël brillaient sur le tapis blanchâtre qui recouvrait le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Il était quatre heures du matin et seules quelques voitures circulaient encore. De rares passants rentraient chez eux, solitaires. Les bruits atténués semblaient étouffés par du coton. Marion contemplait la scène en essayant de capturer chaque son, chaque détail,la moindre texture, jusqu'au goût de la neige sur la langue. Elle hésitait presque à battre des paupières de peur de perturber cet instant fragile. Elle n'avait que vingt ans, mais elle savait déjà que ce genre de moment était le fruit d'une alchimie unique, et qu'il ne se reproduirait plus. Alors, elle essayait d'en profiter encore un peu."
Au début de la lecture d'un livre dont je ne sais rien de l'auteur, il y a toujours cette crainte d'être déçu. Cela est d'autant plus vrai en matière de thrillers qu'il m'arrive de me dire que dans le genre, tout a été dit, tout a été écrit.
Voilà l'émotion essentielle.
Marion était assise sur le toit de l'Hôtel-Dieu, l'un des plus anciens hôpitaux de Paris. Il faisait un peu froid, et elle regardait la neige tomber sur la capitale.
En bas, les lumières de Noël brillaient sur le tapis blanchâtre qui recouvrait le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Il était quatre heures du matin et seules quelques voitures circulaient encore. De rares passants rentraient chez eux, solitaires. Les bruits atténués semblaient étouffés par du coton. Marion contemplait la scène en essayant de capturer chaque son, chaque détail,la moindre texture, jusqu'au goût de la neige sur la langue. Elle hésitait presque à battre des paupières de peur de perturber cet instant fragile. Elle n'avait que vingt ans, mais elle savait déjà que ce genre de moment était le fruit d'une alchimie unique, et qu'il ne se reproduirait plus. Alors, elle essayait d'en profiter encore un peu."
Au début de la lecture d'un livre dont je ne sais rien de l'auteur, il y a toujours cette crainte d'être déçu. Cela est d'autant plus vrai en matière de thrillers qu'il m'arrive de me dire que dans le genre, tout a été dit, tout a été écrit.
Ce qui distingue Patrick Bauwen des autres est qu'il est médecin urgentiste. De ce fait, ce qu'il rédige autour du domaine hospitalier et médical possède le goût de la vérité. C'est assez flagrant au sujet des salles de garde des hôpitaux, à propos des fresques qui habillent leurs murs et des rituels et des coutumes qui les entourent. J'ignorais tout de ces lieux jusqu'à ce que je lise un article de presse leur étant consacré, il y a plusieurs années déjà, et dont une description vivante est relatée dans Seul à savoir.
Marion, assistante d'une productrice d'une chaîne de télévision, est contactée par un inconnu sur Facebook. Ignorant le message, elle reçoit le lendemain un e-mail de la même personne, sur sa boite professionnelle. En pièce jointe, une photo de Nathan, son amour disparu sans laisser de trace du jour au lendemain, plus de dix ans auparavant.
Il s'agit donc d'une trame assez classique, celle d'un mystère du passé qui ressurgit alors que l'individu qui en avait été confronté le croyait enfoui à jamais. Seul à savoir n'est pas déplaisant à la lecture et tient les promesses que le lecteur est en droit d'attendre avec ce genre de littérature. Le suspense est bon, certaines situations sont plutôt haletantes et Marion, qui est sous l'emprise et la manipulation d'un personnage insaisissable, "le troyen", est assez attachante de par sa vulnérabilité comme de sa volonté.
Comme dans tous romans de ce type, il y a les habituels raccourcis. Tout dépend ensuite de la tolérance du lecteur à les accepter ou non. Me concernant, je suis plutôt tolérant à ce sujet, tant qu'ils ne sont pas trop gros. Ceux que l'on peut rencontrer avec Seul à savoir ne m'ont pas posé trop de problème mais, sans révéler le fond de l'intrigue, le personnage de Nathan fait une chose tellement hallucinante que je me suis demandé comment il pouvait prétendre être si amoureux de Marion et surtout comment, elle, pouvait continuer ensuite à lui manifester le même amour. Il y a là quelque chose qui me dépasse. Bref, dans les dernières pages, le Nathan me paraissait parfaitement infréquentable et odieux.
C'est un peu dommage que le personnage qui est le moteur principal de l'enquête paraisse, dans les derniers chapitres, nettement moins sympathique que ce qu'il semblait être et surtout assez incompréhensible que son amour reste toujours aussi fort après ce qu'il a fait.
Marion, assistante d'une productrice d'une chaîne de télévision, est contactée par un inconnu sur Facebook. Ignorant le message, elle reçoit le lendemain un e-mail de la même personne, sur sa boite professionnelle. En pièce jointe, une photo de Nathan, son amour disparu sans laisser de trace du jour au lendemain, plus de dix ans auparavant.
Il s'agit donc d'une trame assez classique, celle d'un mystère du passé qui ressurgit alors que l'individu qui en avait été confronté le croyait enfoui à jamais. Seul à savoir n'est pas déplaisant à la lecture et tient les promesses que le lecteur est en droit d'attendre avec ce genre de littérature. Le suspense est bon, certaines situations sont plutôt haletantes et Marion, qui est sous l'emprise et la manipulation d'un personnage insaisissable, "le troyen", est assez attachante de par sa vulnérabilité comme de sa volonté.
Comme dans tous romans de ce type, il y a les habituels raccourcis. Tout dépend ensuite de la tolérance du lecteur à les accepter ou non. Me concernant, je suis plutôt tolérant à ce sujet, tant qu'ils ne sont pas trop gros. Ceux que l'on peut rencontrer avec Seul à savoir ne m'ont pas posé trop de problème mais, sans révéler le fond de l'intrigue, le personnage de Nathan fait une chose tellement hallucinante que je me suis demandé comment il pouvait prétendre être si amoureux de Marion et surtout comment, elle, pouvait continuer ensuite à lui manifester le même amour. Il y a là quelque chose qui me dépasse. Bref, dans les dernières pages, le Nathan me paraissait parfaitement infréquentable et odieux.
C'est un peu dommage que le personnage qui est le moteur principal de l'enquête paraisse, dans les derniers chapitres, nettement moins sympathique que ce qu'il semblait être et surtout assez incompréhensible que son amour reste toujours aussi fort après ce qu'il a fait.
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