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Le déjeuner de Sousceyrac (1931) - Pierre Benoit

"C'est un sauvage et dur pays que le Ségala, l'un des plus écartés, des plus ignorés de France. A la lisière du Cantal et du Lot, il n'est plus le Quercy, sans être tout à fait l'Auvergne. Abrupt plateau de roches schisteuses, de granits, de grès, il s'élève, par étages, sous les nuées, avec ses noires châtaigneraies, les maigres champs de seigle auxquels il doit son nom, ses landes qu'au crépuscule les troupeaux désertent, et dont les bruyères agitées sans fin par le triste vent de la nuit demeurent seules sous les étoiles."

Après des vacances dans le Lot cet été, j'ai souhaité poursuivre le plaisir de la découverte des lieux et c'est sur les conseils de Jacques Layani que j'ai lu Le déjeuner de Sousceyrac.

Philippe et Jean, deux amis qui rentrent en voiture à Paris, se voient dans l'obligation de faire une halte à Sousceyrac, un petit village du Haut-Quercy à cause d'un ennui mécanique. La famille de Philippe est originaire du village, et alors qu'ils sont installés à une table du restaurant Au déjeuner de Sousceyrac, il apprend qu'une vieille tante qu'il croyait sans un sou est décédée en laissant une petite fortune à un marchand de bois.

A travers son livre, Pierre Benoit s'amuse à décrire les Lotois avec leurs petites affaires et les manœuvres qui s'y rattachent. Les commerçants, le notaire le curé local, en somme la petite bourgeoisie locale, peu de personnes n'échappe à la plume de l'écrivain. Il est même assez surprenant de lire des portraits pouvant parfois être aussi cruels au sein d'un texte rédigé dans l'entre deux guerres. Ah! cette lente agonie du notaire qui, devant l'évidence de sa supercherie découverte, se refuse à l'admettre pour peu à peu glisser fatalement vers l'acceptation.

L'ensemble général est plutôt ironique. Diverses tromperies se font jour, jusqu'aux dernières lignes où l'histoire se conclue par une  dernière entourloupe.

Note : le restaurant où Philippe et Jean s'arrêtent, existe. Voici le lien vers son site internet :  http://www.au-dejeuner-de-sousceyrac.com/


Commentaires

  1. Une précision : le nom du restaurant, dans le livre, est Prunet, c'est le patronyme des propriétaires. C'est le grand succès du roman qui lui a donné l'occasion de s'intituler Au déjeuner de Sousceyrac. Cela dit, à voir son site, aujourd’hui, il me semble bien que les choses ont changé, depuis 1931 évidemment, mais aussi depuis la fois où j'y suis allé, il y a quelques années. Ce qu'on voit sur les images ne correspond guère, me semble-t-il, à ce qu'on servait alors, qui était extraordinairement bon et copieux. Il faudrait voir ce qu'il en est réellement.

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    Réponses
    1. Oui, j'avais bien noté le changement de nom, et visiblement, il y a toujours la mention "Prunet" sur leurs affiches.
      J'imagine bien que les choses ont changé depuis 1931, le contraire aurait été étonnant.

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