Voilà un excellent livre consacré à Renaud. Il convient de le signaler en préambule car depuis son inattendu retour, l'ancien chanteur énervant suscite un incroyable flot d'écrits dans des bouquins opportunistes et d'exaspérants articles de journaux. Je remercie donc ma sœur qui me l'a offert, son choix est impeccable.
Alors, pourquoi s'agit-il d'un excellent livre ?
Parce qu'apparemment, Baptiste Vignol suit Renaud depuis pas mal d'années et qu'il ne s'agit pas du premier livre qu'il lui consacre. Très bien écrit (cela aussi, il faut le dire) et certainement doté d'une bonne culture générale, il retrace toute la carrière de Renaud en rédigeant un billet pour chaque chanson de chaque album. Loin de se contenter de les décrire, il révèle tout un tas d'anecdotes et d'informations qui, bien que connaissant assez bien le sujet, m'ont régulièrement surpris ou approfondi ce que je savais. Ainsi, j'apprends que Franck Langolff, compositeur et ami de Renaud avec qui il a régulièrement travaillé, est mort d'un cancer des poumons en 2006.
De plus, il cite aussi bien Baudelaire que Prévert, Molière comme Brassens, éclairant ainsi parfois d'un autre angle les chansons de Renaud, pas forcément les plus célèbres et que j'ai écouté un nombre incalculable de fois.
Baptiste Vignol a également recensé les principales interventions de Renaud à la télévision. Tient-il un listing à jour ? De Récré A2 au journal télévisé en passant par Champs-Élysées, on peut dire qu'elles se distinguent par leur éclectisme.
Un extrait d'un article du magazine Technikart paru à l'époque où Renaud était dans sa tournée Une guitare, un piano et Renaud, celle qui fut à l'origine de sa première résurrection (j'avais vu l'un des concerts de celle-ci au cirque d'Amiens en 2000 et je me souviens bien de l'émotion qui m'avait pris en le voyant arriver sur la scène, la démarche hasardeuse, le corps déjà abîmé par l'alcool) est cité et c'est peut-être ce que j'ai lu de plus juste sur le chanteur : "Depuis le mois d'octobre, Renaud écume les petites salles de province en compagnie de son vieil ami Jean-Pierre Bucolo à la guitare et de son jeune complice Alain Lanty au piano. Particularité de cette tournée : personne n'en parle. Et surtout pas Renaud. Le chanteur refuse de répondre aux interviews, décline une invitation au 20 heures de France 2. Seules des affichettes signalent le concert.[...] Ses apparitions publiques, Renaud les réserve aux Restos du cœur, par fidélité à Coluche. Il évite les grands-messes corporatistes et préfère donner sans battage - aux salariés de Moulinex par exemple.[...] Dans un monde aux repères fluctuants, c'est le caractère rectiligne de sa trajectoire qui fascine, alors même que la plupart des gens passent leur vie à louvoyer. Renaud est droit, au sens balistique du terme." Oui, c'est peut-être cela qui me plait le plus chez cet artiste. Moi aussi, je vois trop de gens autour de moi qui louvoient à longueur de temps. A vous dégoûter de l'humanité.
Des interviews viennent ponctuer l'histoire de Renaud et de ses chansons. La dernière est de Stéphane Loisy, son avocat. Lui aussi trouve les mots justes et qui expliquent le succès du nouvel album : "Les français élisent leurs "vraies idoles" par le suffrage discographique. C'est exactement ce qui arrive à Renaud à mon avis. La vraie France, celle des "vrais gens", va acheter ce "putain de bon album", et c'est ce qui explique ce superbe succès largement mérité. En fait, Renaud représente la France, il la symbolise quelque part, et c'est une réalité incontestable alors que beaucoup d'artistes ne représentent qu'eux-mêmes ou quelques réseaux branchés qui n'intéressent plus personne. C'est le principe de réalité, et j'en suis d'autant plus fier pour Renaud. N'en déplaise à quelques tristes sires de la chanson élitiste qui viennent régulièrement l'agresser tant ils sont probablement aigris par leur absence de réalité sociale dans l'univers musical."
Baptiste Vignol est quasiment toujours très positif à propos des textes de Renaud et admirant moi-même le chanteur depuis plus de trente ans (je raconte ma découverte de Renaud ICI), je ne peux que le rejoindre dans ses propos, à une exception. Apparemment, il apprécie tout autant que le reste de la discographie l'album Molly Malone. De mon point de vue, il est inécoutable. Je l'ai même réécouté après la lecture du livre, au cas où... mais non. La voix de Renaud est trop mauvaise et la musique m'agresse les oreilles. Je ne dois pas être très sensible à la musique irlandaise. Mais bon, il y a tellement de perles dans toute sa carrière que je n'ai que l'embarras du choix.
Alors, pourquoi s'agit-il d'un excellent livre ?
Parce qu'apparemment, Baptiste Vignol suit Renaud depuis pas mal d'années et qu'il ne s'agit pas du premier livre qu'il lui consacre. Très bien écrit (cela aussi, il faut le dire) et certainement doté d'une bonne culture générale, il retrace toute la carrière de Renaud en rédigeant un billet pour chaque chanson de chaque album. Loin de se contenter de les décrire, il révèle tout un tas d'anecdotes et d'informations qui, bien que connaissant assez bien le sujet, m'ont régulièrement surpris ou approfondi ce que je savais. Ainsi, j'apprends que Franck Langolff, compositeur et ami de Renaud avec qui il a régulièrement travaillé, est mort d'un cancer des poumons en 2006.
De plus, il cite aussi bien Baudelaire que Prévert, Molière comme Brassens, éclairant ainsi parfois d'un autre angle les chansons de Renaud, pas forcément les plus célèbres et que j'ai écouté un nombre incalculable de fois.
Baptiste Vignol a également recensé les principales interventions de Renaud à la télévision. Tient-il un listing à jour ? De Récré A2 au journal télévisé en passant par Champs-Élysées, on peut dire qu'elles se distinguent par leur éclectisme.
Un extrait d'un article du magazine Technikart paru à l'époque où Renaud était dans sa tournée Une guitare, un piano et Renaud, celle qui fut à l'origine de sa première résurrection (j'avais vu l'un des concerts de celle-ci au cirque d'Amiens en 2000 et je me souviens bien de l'émotion qui m'avait pris en le voyant arriver sur la scène, la démarche hasardeuse, le corps déjà abîmé par l'alcool) est cité et c'est peut-être ce que j'ai lu de plus juste sur le chanteur : "Depuis le mois d'octobre, Renaud écume les petites salles de province en compagnie de son vieil ami Jean-Pierre Bucolo à la guitare et de son jeune complice Alain Lanty au piano. Particularité de cette tournée : personne n'en parle. Et surtout pas Renaud. Le chanteur refuse de répondre aux interviews, décline une invitation au 20 heures de France 2. Seules des affichettes signalent le concert.[...] Ses apparitions publiques, Renaud les réserve aux Restos du cœur, par fidélité à Coluche. Il évite les grands-messes corporatistes et préfère donner sans battage - aux salariés de Moulinex par exemple.[...] Dans un monde aux repères fluctuants, c'est le caractère rectiligne de sa trajectoire qui fascine, alors même que la plupart des gens passent leur vie à louvoyer. Renaud est droit, au sens balistique du terme." Oui, c'est peut-être cela qui me plait le plus chez cet artiste. Moi aussi, je vois trop de gens autour de moi qui louvoient à longueur de temps. A vous dégoûter de l'humanité.
Des interviews viennent ponctuer l'histoire de Renaud et de ses chansons. La dernière est de Stéphane Loisy, son avocat. Lui aussi trouve les mots justes et qui expliquent le succès du nouvel album : "Les français élisent leurs "vraies idoles" par le suffrage discographique. C'est exactement ce qui arrive à Renaud à mon avis. La vraie France, celle des "vrais gens", va acheter ce "putain de bon album", et c'est ce qui explique ce superbe succès largement mérité. En fait, Renaud représente la France, il la symbolise quelque part, et c'est une réalité incontestable alors que beaucoup d'artistes ne représentent qu'eux-mêmes ou quelques réseaux branchés qui n'intéressent plus personne. C'est le principe de réalité, et j'en suis d'autant plus fier pour Renaud. N'en déplaise à quelques tristes sires de la chanson élitiste qui viennent régulièrement l'agresser tant ils sont probablement aigris par leur absence de réalité sociale dans l'univers musical."
Baptiste Vignol est quasiment toujours très positif à propos des textes de Renaud et admirant moi-même le chanteur depuis plus de trente ans (je raconte ma découverte de Renaud ICI), je ne peux que le rejoindre dans ses propos, à une exception. Apparemment, il apprécie tout autant que le reste de la discographie l'album Molly Malone. De mon point de vue, il est inécoutable. Je l'ai même réécouté après la lecture du livre, au cas où... mais non. La voix de Renaud est trop mauvaise et la musique m'agresse les oreilles. Je ne dois pas être très sensible à la musique irlandaise. Mais bon, il y a tellement de perles dans toute sa carrière que je n'ai que l'embarras du choix.
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