Accéder au contenu principal

Night of the living dead (1968), Zombie (1978), Day of the dead (1985) - George A. Romero


En apprenant la mort de George A. Romero le 16 juillet 2017, j'ai tenu à lui rendre mon petit hommage en regardant à nouveau sa trilogie des morts vivants : Night of the living dead, Zombie et Day of the dead. C'était surtout l'occasion de revoir des films qui m'amusent beaucoup et de les partager avec Stéphanie qui ne les avait jamais vu...

Lorsqu'on lit un sujet sur Night of the living dead, il y a de grandes chances que soit signalé, derrière son aspect film d'horreur, son propos contestataire, à savoir la destruction symbolique de la famille traditionnelle et son antiracisme du fait que le héros soit joué par un acteur noir, Duane Jones, chose rare effectivement à l'époque.

Personnellement, j'ai toujours douté de ces intentions prêtées à George A. Romero. D'abord, il a toujours affirmé qu'il avait choisi Duane Jones pour ses talents d'acteur ; ce qui est cependant la preuve d'une ouverture d'esprit de sa part à une époque où la ségrégation raciale était encore répandue aux États-Unis. 

Ensuite, cette interprétation concernant la volonté de vouloir mettre à mal l'image traditionnelle de la famille m'a toujours semblé tirée par les cheveux. Certes, la petite fille zombifiée élimine ses parents à la fin du métrage et on ne regrettera pas le sort réservé au père, autoritaire envers sa femme et son enfant, et condescendant envers les autres personnages. Son épouse était une femme soumise. Le sort tragique de cette famille n'est de mon point de vue, qu'un événement supplémentaire dans la progression du récit horrifique.

Concernant la suite, Zombie, il est admis qu'il s'agit en filigrane d'une critique de la société de consommation. Je suis du même avis. L'action se déroule quasiment intégralement dans un immense centre commercial et certains plans ne trompent pas sur le rapprochement voulu entre les clients des galeries marchandes et les morts vivants qui errent dans ces mêmes couloirs. Des dialogues, aussi, entre les personnages à propos des zombies et le fait qu'ils viennent déambuler là, sans but, sont clairs quant à la comparaison zombies/clients. Romero nous dit bien que la société consumériste fait de nous des écervelés.

Le troisième long métrage, Day of the dead, s'en prend aux militaires. Dans une base de l'armée, un groupe de survivants tentent de cohabiter du mieux qu'ils peuvent. Deux factions sont identifiables : D'un côté, des militaires et de l'autre des scientifiques. Ces derniers effectuent des recherches dans l'optique de trouver un moyen de mettre fin à la propagation des morts vivants. Les militaires n'ont que faire de ces recherches, seule compte l'élimination des zombies par les armes. Évidemment, les deux clans ne pourront éviter la confrontation.

J'ai lu, il y a plusieurs années sur un forum, un point de vue d'une personne qui m'avait semblé pertinent : en gros, il expliquait que, encouragé par les analyses rédigées sur Night of the living dead, Romero s'était senti "obligé" d'insérer des sous-entendus sociétaux dans ses films d'horreur suivants.

A partir des années 2000, encouragé par une résurrection du genre qu'il a créé, Romero a cru bon de prolonger sa mythique trilogie avec Land of the dead, Diary of the dead et Survival of the dead. Pas sûr que c'était nécessaire.

Commentaires

  1. Très amusant ces films!
    Surtout le dernier avec de la bonne "barbaque" sanguinolente.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P

Malevil (1981) - Christian de Chalonge

Dans mon enfance, il y a quelques films qui m'ont marqué mais pour chacun d'entre eux ne me restait qu'une image : un être amphibie nageant au fond d'un lac ( The creature from the black lagoon ), une femme habillée en cow-boy face à des hommes menaçants ( Johnny Guitar ), un homme qui retire un masque pour révéler un visage de femme qui rit en regardant des voitures s'éloigner de son manoir ( Murder by death ), une communauté vivant dans les catacombes de Paris ( Les gaspards )  et enfin un décor apocalyptique où tentent de survivre une poignée de personnes ( Malevil ). Ces long-métrages étant loin de bénéficier d'une diffusion télé annuelle, les occasions de les revoir furent nulles et leur souvenir se perdit dans les tréfonds de ma mémoire pour se résumer à ces quelques images. Pourquoi ceux-là ? Leur originalité propre a dû marquer mon imaginaire. Avec l'apparition du dvd et constatant la sortie de titres rares et oubliés, ces films remontèrent à la

Moonraker (1979) - Lewis Gilbert

Moonraker s'ouvre sur la subtilisation d'une navette spatiale transportée par avion entre les Etats-Unis et l'Angleterre. S'en suit une séquence où James Bond est surpris par des ennemis et éjecté sans parachute d'un avion. Dans sa chute libre, il affronte un homme de main pour tenter de récupérer un parachute. Puis c'est Jaws ( Richard Kiel ), qui refait son apparition dans ce film après avoir survécu à la destruction du repère de Karl Stromberg dans The spy who loved me qui s'en prend à lui. Cassant la poignée de son parachute en tentant de l'ouvrir, Jaws finira sa chute sur le chapiteau d'un cirque. Tout Moonraker est à l'image de son prégénérique, une succession de scènes plus ou moins spectaculaires qui s'achèvent systématiquement en clowneries. Même Jaws, pourtant si inquiétant et effrayant dans The spy who loved me , est ici prétexte à un humour de collégien jusqu'à lui faire avoir un coup de foudre pour une blondinette